La route de Monbassa et le Sud du Kenya

A peine rentré de la région centrale du Kenya, je repars pour le Sud. mes hôtes veulent que j'aille rencontrer des producteurs dans les Taitas hills. C'est un massif montagneux à la frontière avec la Tanzanie et très proche du Kilimandjaro... que je ne verrai pas plus que le Mont Kenya !! Mes hôtes fondent de grands espoirs sur la production de noix de macadamias dans cette zone. Je vous avoue que la visite confortera mon scepticisme. Essentiellement pour des raisons logistiques. Nous allons quand même parcourir 370 km en traversant des zones de savanes et de steppes bien plus arides que le centre du Kenya et absolument pas propices à la culture du macadamia !! En plus les fruits collectés remontent sur Nairobi pour être décortiquées alors que les noix, après process, redescendent par la même route jusqu'au port de Mombassa, 160 km plus au Sud.

Je vous poste une carte du Kenya pour que vous vous y retrouviez plus facilement. En violet, le trajet précédent vers Meru et Embu et en bleu, le présent trajet.

Nous prenons donc la toute de bonne heure. Direction Machakos dans un premier temps. Nairobi est construite sur des hauts plateaux entre 1600 et 1800 mètres d'altitude. Je retrouve des paysages africains qui me sont plus familiers avec de vastes étendues couvertes de savanes sèches au couvert arboré rabougri. En fond, quasiment toujours des silhouettes montagneuses. Sur celle du bas, on devine même un tourbillon de poussière rouge.

Je devine que ces larges espaces sans végétation où les troupeaux de zébus et de chèvres circulent librement ou sous la garde de jeunes (très jeunes) bergers à la recherche d'une maigre pâture, se transforment en grands champ, sans doute de maïs. Mais pour le moment ils attendent les pluies !

La route vers Mombassa est un long ruban asphalté très fréquenté. C'est un axe vital pour l'économie Kényane mais aussi pour celle de l'Ouganda enclavé dont une partie des exportations sont embarquées dans le port de Mombassa.  Le trafic y est donc dense. Essentiellement des camions, des semi-remorques et des bus.

En arrière plan sur la photo précédente, les silhouettes des Chyulu Hills. Cette chaîne de montagne est longue de 150 km et culminent quand même à 2 160 mètres d'altitude. Elle abrite un parc national.

Camions, bus et taxis brousses sont pressés. il circulent à grande vitesse et déboitent sans hésiter la moindre seconde ni ralentir dès qu'il y a un véhicule plus lent devant eux. Et ce sans ce soucier de ce qui arrivent en face. Il est fréquent de voir un véhicule, comme le camion ci dessous, se rabattre sur sa voix, à quelques mètres seulement de  notre capot. cela n'émeut pas le moins du monde notre chauffeur. un vieux de la vielle mais qui roule plus prudemment.

Avec une telle circulation, forcement des vendeurs se sont installés sur les bas-côtés. A proximité de Machakos on peut voit de tels présentoirs qui proposent des vanneries colorées. Plus loin ce seront des oranges, des pastèques, des oignons, des tomates...  ils sont cultivés sur des périmètres irrigués par l'eau qui descend des montagnes de Machakos, un peu plus à l'Est de la route.

Les paysages sont variés et, quand la route s'élève, elle traverse des zones visiblement moins aride comme celle ci où la savane arborée est nettement plus dense et la deuxième où les parcelles de cultures pluviales sont prêtes et n'attendent plus que les, pluies.

Plus au Sud, je retrouve mon arbre fétiche : le baobab. Ceux qui bordent la route où qui ont poussé au sein des agglomérations servent de support publicitaire ... quel sacrilège ! Derrière ceux de la photo qui suit, on devine une plantation de sisal. On en verra plusieurs, couvrant de vastes périmètres, jusque dans les contreforts des Taïta Hills.

Les paysages se suivent avec toujours beaucoup de relief. Ici la ligne de front de larges plateaux. Si vous regardez bien la photo, vous apercevrez une ligne de chemin de fer. Elle double l'axe routier. Il y en a en fait deux : une ancienne voie métrique datant de 1896 et ne répondant plus aux besoins et une nouvelle, construite par les chinois et inaugurée en 2017. D'ailleurs nous avons de la chance, voici justement un train de marchandise qui remonte vers Nairobi

Le trafic incessant des camions ne semble pas perturber les animaux sauvages. A l'image de cette éléphante qui traverse nonchalamment la route.

En fait la route coupe en deux l'immense Tsavo National Parc et sur le bas côté on verra des cynocéphales, des gazelles, des zèbres et, plus loin, des girafes.

La silhouette bleutée des Taïtas Hills apparait enfin sur notre droite. A Voi, nous quittons la route nationale qui continue vers Mombassa pour emprunter à droite, une route qui monte dans les montagnes. Elle offre de superbes vues sur la plaine en contrebas. Hélas, pas facile de prendre des photos en roulant sur une route sinueuse.

Nous arrivons en milieu d'après midi à Wundanyi, le chef lieu du Conté de Taïta-Taveta. C'est une petite ville perchée au milieu de montagnes verdoyantes. Nous logeons au Lavender Garden. Comme on peut voir sur les photos, on est loin du charme et du confort des lodges touristiques (il doit y en avoir pas très loin car les Taïta Hills sont un lieu touristique) mais les chambres sont propres et la literie correcte. Je n'ai pas essayé la climatisation ... Il faisait déjà suffisamment froid comme cela.